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L’interview du Dr Florence Carruel, présidente de l’association nationale de médecine professionnelle des personnels territoriaux

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ResPECT laisse la parole aux professionnels et experts de la santé et sécurité au travail. Dans cette deuxième interview, nous sommes allés interroger le Dr Florence Carruel, médecin du travail et présidente de l’association nationale de médecine professionnelle des personnels territoriaux, sur son parcours, son quotidien et la réforme de la fonction publique territoriale.

Vous pourrez la retrouver et lui poser toutes vos questions lors du congrès ResPECT 2015 qui se tiendra au siège de la MNT à Paris les 28 et 29 septembre 2015.

Dr Florence Carruel, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours ?

Je suis médecin du travail depuis 1994 ayant suivi la voie de l’internat avec une spécialité en médecine du travail. J’ai d’abord travaillée à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris à la Pitié Salpétrière, puis pour la RATP avant de rejoindre la fonction publique territoriale.

Mon parcours est en pointillés car après avoir créé le service autonome à Noisy-le-Grand, je suis partie trois ans en Asie faire de la médecine humanitaire aux Philippines. J’ai repris le poste en rentrant puis j’ai travaillé pour Disney pendant deux ans comme médecin du travail de la maintenance du parc. Une expérience très riche sur le plan professionnel avec des risques très nombreux. Et je suis revenue en fonction publique territoriale.

Pouvez-vous nous parler de l’association de médecine préventive des personnels territoriaux que vous présidez et vos priorités d’actions dans ce cadre ?

L’association de médecine préventive des personnels territoriaux (ANMPPT) a été fondée par des collègues de Grenoble en 1980, puis présidée notamment ces dernières années par Marie-Françoise ROUXEL, qui travaillait au CG93 en collaboration étroite avec Alain HAGEGE, secrétaire de l’association. Je l’ai rejointe en 2006 et suis devenue secrétaire de l’association puis le Dr Michard ayant souhaité laisser les responsabilité de président, ma candidature a été proposé en Octobre 2014.

L’objectif principal est de favoriser les échanges entre professionnels, sachant que de nombreux confrères sont isolés dans leur collectivité et de représenter la profession auprès des partenaires.

Pour vous, quels sont les enjeux majeurs en terme de santé et sécurité au travail dans le cadre de la réforme de la fonction publique et notamment territoriale ? Quels sont les grands axes d’action possibles ?

Il y a tout d’abord une réflexion à mener sur l’accompagnement au changement ; nous ne savons pas encore précisément quelles seront les compétences transférées-mutualisées et donc qui seront les décideurs à alerter. La diminution des moyens de fonctionnement aura des retentissements sur la santé et on peut déjà le noter : non compensation des restrictions d’aptitude et de l’absentéisme, « faire plus avec moins » a déjà des conséquences sur la santé des agents, augmentation de l’accidentalité et des maladies professionnelles. Un des grands axes d’action me semblent être la sensibilisation des élus aux risques professionnels.

Comment travaillez-vous au quotidien pour améliorer la qualité de vie au travail dans la fonction publique et au-delà ? Pouvez-vous donner des exemples de sujets/projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Au quotidien, nous avons sensibilisé les chefs de service aux risques professionnels, formé et informé les agents (formations gestes et postures, formations professionnelles sur l’entretien des locaux, PRAP…). En 2012, face à l’accroissement des TMS sur le secteur scolaire, nous avons réalisé une étude ergonomique sur les offices et réalisé, avec les agents volontaires, un guide des bonnes pratiques. Un plan pluri-annuel d’amélioration des équipements a également été élaboré. Nous travaillons actuellement sur la partie entretien des écoles.

L’injonction paradoxale entre l’amélioration de la qualité de vie et les restrictions budgétaires auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales est difficile à gérer, voire hypocrite et met les chefs de service dans une position délicate alors que les agents vieillissent et les restrictions médicales augmentent.

Vous interviendrez pour la 2ème fois lors du congrès ResPECT de juin 2015, à votre avis quel est l’intérêt d’y participer pour des acteurs de la santé au travail ?

L’intérêt de participer au congrès de ResPECT est de partager ces réflexions avec les préventeurs alors que la pluridisciplinarité devient la règle en santé au travail et cette double approche médicale et ergonomique est tout à fait complémentaire. Un autre intérêt de cette participation est de pouvoir interpeller les agents du ministère sur ces questions.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Mon dernier mot sera plutôt une question qui me semble centrale aujourd’hui : « les collectivités vont-elles pouvoir continuer à jouer le rôle social qui était souvent le leur quant à l’employabilité des plus fragiles ? »

Pour avoir la réponse et échanger sur toutes ces problématiques, ResPET vous propose de retrouver le Dr Florence Caruel lors du congrès ResPECT 2015.

Retrouvez également l’association de médecine professionnelle des personnels territoriaux sur leur association de médecine professionnelle des personnes territoriaux.

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